Publié le 28 janvier 2025 Mis à jour le 18 février 2025

Comment les revues académiques construisent-elles un savoir partagé sur l’Afrique, entre pluralité des perspectives et critique des biais universalisants ? Cette table ronde présente les pratiques des "Cahiers d’Études africaines" et de "Politique africaine" pour décloisonner les savoirs, renouveler les thématiques et encourager le dialogue international. Une réflexion sur la circulation des idées et les défis des sciences sociales aujourd’hui.

De 14h à 15h30

Date(s)

le 20 mars 2025

Lieu(x)

Centre des colloques

Salle 100
Place du Front populaire, Aubervilliers

S'inscrire
Inscription recommandée
Type(s) d'évènements

Élaborer un commun de connaissances, de savoir-faire et de références est la condition de possibilité de sciences humaines et sociales critiques, appuyées sur des fondements partagés mais ouvertes à une pluralité de perspectives. Comment les revues participent-elles à élaborer et diffuser un tel commun pluriel dans les études africaines ? Comment travaillent-elles à éviter l’écueil du monopole de l’universel dans la construction de ce commun, tout en refusant l’éloge d’un particulier essentialiste, culturaliste et différencialiste ?

Les Cahiers d’Études africaines et Politique africaine s’associent pour cette table ronde sur les pratiques académiques et éditoriales à l’horizon de telles exigences épistémiques. Un premier volet présentera le travail éditorial au plus près de son organisation et de ses fonctionnements (gouvernance de la revue, travail d’évaluation, accompagnement des textes et des auteurs, etc…). Il rendra compte des activités de formation à l’écriture scientifique destinées à internationaliser et décloisonner les équipes éditoriales, les numéros spéciaux et les écrits scientifiques.

Un second volet portera sur la confection de numéros spéciaux. Contre les visions encore véhiculées d’une Afrique sans histoire, tribaliste et violente, les revues cherchent à restituer la profondeur historique et les complexités sociologiques et politiques. Elles ouvrent aussi leurs colonnes aux débats académiques qui animent les universités internationales, d’Afrique et d’ailleurs, et jouent un rôle de témoin et de passeur des transformations actuelles des savoirs sur le continent et les diasporas.

Un numéro récent sur le thème de la liberté en Afrique viendra illustrer l’importance d’interroger les grandes notions humanistes par le décentrement aréal et l’ancrage dans des terrains d’enquête et dans des langues non-européennes. Comment se dit la liberté en peul ou en somalien ? Existe-t-il une seule notion, pour désigner la liberté, ou plusieurs ? Comment expliquer que la liberté puisse se penser dans l’interdépendance avec les autres ? L’internationalisation du monde contribue-t-elle à homogénéiser les idées de liberté et les pratiques d’émancipation ? Deux auteurs viendront discuter de ce que penser la liberté en Afrique et à partir de l’Afrique apporte à la pensée sur la liberté de manière générale.

Avec :

  • Nadège CHABLOZ : Éditrice aux Cahiers d’Études africaines
  • Boris SAMUEL : Rédacteur en chef de Politique africaine, politiste à l’IRD (IMAF)
  • Patrice YENGO : Anthropologue
  • Ibrahima POUDIOUGOU : Anthropologue, postdoctorant à la Norwegian University of Life Sciences (NMBU)

Cette table ronde est proposée par les Cahiers d’Études africaines et Politique africaine.